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L’avenir est-il dans la mobilité électrique ?

Mobilité douce

L’électromobilité est tendance et apparaît comme une solution d’avenir pour rendre nos déplacements plus durables et notamment pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Est-ce la seule solution ?

Si les premiers véhicules électriques sont apparus au milieu du XIXe siècle déjà, ce n’est qu’au début de ce siècle, et surtout depuis quelques années, que les constructeurs automobiles se sont lancés dans une course effrénée pour mettre sur le marché des véhicules 100% électriques, avec pour ambition de proposer une alternative durable à la mobilité individuelle. Les enjeux environnementaux induits notamment par l’utilisation de véhicules thermiques polluants nous amènent en effet à repenser nos modes de déplacement, et les initiatives visant à remplacer nos véhicules à énergies fossiles par leurs homologues électriques fleurissent partout dans le monde.

Engagement de la Confédération pour la mobilité électrique
La Confédération voit dans les véhicules électriques la solution à moyen terme pour limiter les impacts négatifs de la mobilité et pour contribuer à atteindre les objectifs énergétiques et climatiques de la Suisse. Elle a signé en 2018, en collaboration avec des acteurs de l’économie privée (secteurs de l’automobile, de l’électricité, de l’immobilier), des organisations ainsi que des cantons, villes et communes, une feuille de route visant à augmenter à 15% la part des véhicules électriques (et véhicules hybrides rechargeables) dans les nouvelles immatriculations de voitures de tourisme d’ici à 2022. Depuis, plus de 50 organisations et entreprises contribuent à concrétiser cette feuille de route.
Afin d’arriver à cet objectif, la feuille de route contient des mesures dans trois domaines d’action prioritaires :

  1. le bon développement du marché des véhicules électriques ;
  2. des infrastructures de recharge optimales ;
  3. des mesures incitatives et des conditions-cadres.


Qu’en est-il de ces trois domaines d’actions prioritaires aujourd'hui ?


1. DES VÉHICULES ÉLECTRIQUES ENCORE TROP MINORITAIRES

En 2019, 13'000 voitures électriques ont été mises en circulation, un chiffre en augmentation de 144% par rapport à 2018, selon les données de l’Office fédéral de la statistique. Toutefois, les véhicules électriques ne représentaient, toujours en 2019, que 4,2% des nouvelles immatriculations de voitures de tourisme, auxquels on peut ajouter 8,4% pour les véhicules hybrides. Alors si boom il y a, cela reste encore une vaguelette à l’heure actuelle.
Et lorsque l’on prend en compte l’ensemble des voitures de tourisme en circulation, on comprend vite que les motorisations électriques ne représentent en fait qu’une goutte d’eau dans un océan : ainsi, en 2019, 97% des voitures de tourisme en circulation étaient des voitures à essence ou diesel, 2,1% des voitures hybrides et seulement 0,6% des voitures électriques. La marge de progression est donc encore conséquente.

Martigny, pionnière de la mobilité électrique

martigny

Depuis le début de l’année 2020, la valeur cible moyenne pour les voitures de tourisme neuves a été abaissée de 130 g de CO2 par kilomètre à 95 g : une raison de plus pour s’intéresser de plus près à la mobilité électrique. C’est ce qu’a fait la Ville de Martigny. Réalisant que 41% de l’énergie finale consommée par la Ville était due à la mobilité, tout comme 40% des émissions de CO2, et souhaitant prendre le virage de la transition énergétique, la Ville a réalisé une étude afin d’identifier les opportunités en lien avec l’électrification (et l’« hydrogénisation ») de sa flotte de véhicules communaux.

Pour cela, des alternatives possibles ont été imaginées pour chaque type de véhicules et de trajets. L’impact énergétique, environnemental et économique de chacune de ces alternatives a été comparé à l’état actuel. Il a ainsi été décidé de privilégier les véhicules électriques dès que le cahier des charges s’y prête, à savoir pour les véhicules servant uniquement aux déplacements ou à des transports de petites quantités de matériel. Les véhicules concernés sont remplacés progressivement selon le planning de renouvellement du parc de véhicules.

2. VERS UN RÉSEAU NATIONAL DE RECHARGE

Une des conditions préalables à l’achat d’un véhicule électrique est la possibilité de pouvoir le recharger. Le développement du réseau des stations de recharge est donc primordial pour permettre le déploiement à large échelle de la mobilité électrique. La Suisse a en tout cas pris les devants sur ce point, puisqu'elle possède l’un des réseaux de recharge de voitures électriques les plus denses d’Europe. Il s’agira toutefois, au cours des années à venir, de renforcer et diversifier les infrastructures de recharge en agissant autant sur les possibilités de recharge autour des bâtiments d’habitations, dans la rue, par exemple en utilisant des lampadaires comme station de recharge, et en développant également un réseau dense de stations de recharge rapide (notamment sur les autoroutes, sur les parkings des centres commerciaux, etc.). Les infrastructures de recharge sur le lieu de travail sont également un enjeu essentiel.

carte suisse

Favoriser la mobilité électrique au sein des entreprises
Les entreprises ont bien entendu un rôle important à jouer pour favoriser la mobilité durable. En installant des bornes de recharge, les entreprises rendent la mobilité électrique plus attractive aux yeux de leurs employés. Posséder une flotte de véhicules électriques permet par ailleurs de rendre son engagement écologique visible de tous. Dans le cadre de la feuille de route sur la mobilité électrique 2022, l’initiative charge4work a été mise sur pied dans le but de motiver les entreprises à créer des infrastructures de recharge pour leurs employés, leur propre flotte d’entreprise, leurs clients, partenaires et visiteurs. Par le biais de charge4work, les entreprises sont accompagnées (conseils gratuits) d’une part pour la mise en place d’une infrastructure de recharge sur le lieu de travail, mais aussi afin de faire passer sa flotte de véhicules d’entreprise à l’électrique.

3. DONNÉES ENVIRONNEMENTALES SUR LES VOITURES ÉLECTRIQUES

Le troisième domaine d’action prioritaire concerne les conditions-cadres nécessaires pour promouvoir la mobilité électrique en Suisse. Dans ce domaine, la détermination des impacts environnementaux des véhicules, de leur motorisation et de leur batterie tout au long de leur cycle de vie est très importante. Il s’agit en effet de favoriser de véritables alternatives durables aux véhicules thermiques. Au final, malgré leur impact écologique important lors de la fabrication, les voitures électriques restent moins défavorables pour le climat que les voitures thermiques, à condition toutefois que le courant utilisé soit de production durable.

Entreprise productrice d’électricité
De l’énergie propre pour alimenter ses véhicules d’entreprises ? Et pourquoi pas une électricité en autoproduction ? Produire soi-même son électricité c'est bien entendu possible, y compris pour les entreprises. En devenant autoproducteur d'électricité, vous pourrez l’utiliser pour recharger les véhicules électriques de votre personnel, de vos clients ou de votre flotte de véhicule.

LA solution d’avenir : rouler moins, rouler mieux !
On le voit, la mobilité électrique devrait fortement se développer ces prochaines années afin de proposer une alternative durable aux véhicules thermiques. Mais qu’il s’agisse d’un moteur thermique ou électrique, la voiture individuelle garde un impact environnemental et climatique important. La vraie solution d’avenir reste donc de moins recourir au transport individuel motorisé, qu’il soit électrique ou non !

Juliette Lerch
Rédigé par Juliette Lerch · Rédactrice

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