Autoconsommation, les cinq points-clés à connaître

Comment favoriser l’autoconsommation ? Cette question essentielle intéresse de plus en plus les propriétaires qui décident de franchir le pas en installant des panneaux solaires. Seulement, une fois installés, il est nécessaire de connaître quelques fondamentaux et bonnes astuces afin d’en tirer le meilleur parti tout en évitant d’être déçu quant aux conditions de reprise du surplus d’électricité produit puis réinjecté dans le réseau. Nous vous proposons donc un condensé des points-clés quant à l’autoconsommation afin de savoir comment optimiser l’utilisation de vos panneaux solaires.

Avant tout, revenons aux fondamentaux. L’installation de panneaux solaires doit d’abord viser un but précis, celui d’autoconsommer. Cet aspect central s’avère par ailleurs précisé dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050. Si le fait d’installer des panneaux photovoltaïques chez soi représente bien sûr un certain investissement, le retour financier qui en résulte intervient sur le long terme puisque, après dix à vingt ans, une fois son installation amortie, l'électricité autoconsommée peut être considérée comme gratuite.

La facture d'électricité a trois composantes et le tarif de reprise ne correspond qu'à la première, l’énergie. C'est pour cette raison que le prix est plus bas. De son côté, le gestionnaire de réseau de distribution (GRD) détermine son tarif de reprise en considérant plusieurs facteurs, dont ses coûts d'approvisionnement énergétique. Le rôle du GRD consiste par ailleurs à agir en tant que relais, sans avoir le droit de générer des bénéfices sur cette opération. Rappelons encore que le tarif de reprise est logiquement inférieur à celui de l’énergie acheminée par le GRD, ce dernier ayant des charges plus conséquentes à assumer, notamment en matière d’entretien et de développement du réseau.

Encore une évidence, certes. Mais, toujours dans l’optique de favoriser l’autoconsommation, il peut être judicieux de rappeler que l’énergie solaire est à utiliser directement, alors même qu’elle est produite. On veillera donc à faire tourner ses appareils électroménagers, à recharger son véhicule électrique ou encore à cuisiner durant la journée, lors des pics de production solaire. La plupart des équipements modernes disposent de fonctions de lancement différé qui permettent de programmer d'avance leur démarrage, ce qui facilite l’utilisation de ces appareils durant la journée. On notera aussi que différents dispositifs de domotique offrent la possibilité d’affiner et d’optimiser le réglage et le contrôle de ses installations domestiques, par exemple dans l’optique de favoriser une utilisation durant les pics de production.

En outre, pour éviter de perdre de l’énergie solaire, il peut être intéressant d’opter pour une batterie de stockage. Un investissement qui mérite cependant de considérer attentivement les aspects financiers et écologiques de la démarche. Autres alternatives à considérer, la mobilité électrique et les pompes à chaleur, qui constituent des manières plus intéressantes de stocker l’énergie, soit dans le véhicule, soit sous forme d'eau sanitaire chauffée.

L’équilibre du réseau s’articule entre producteurs et consommateurs. Dans ce sens, il est prévu pour les personnes qui produisent de pouvoir injecter leur surplus dans le réseau. Concrètement, cela nécessite d’adapter le réseau en le renforçant aux différents points d’injection. Une opération coûteuse, qui complique aussi la tâche des GRD. Il faudrait ne pas avoir à l’effectuer au moment de l’installation de panneaux solaires, mais plutôt lorsque la partie concernée du réseau doit être rénovée, selon l’année à laquelle elle a été dimensionnée et construite initialement. Dans ce sens, la pratique de l’écrêtage (n.d.l.r. la limitation de l'injection) s’est répandue, soit le fait de brider les onduleurs (n.d.l.r. l’appareil qui convertit l'électricité continue générée par les panneaux photovoltaïques en courant alternatif utilisable pour alimenter les appareils électriques de l'habitation et être injecté dans le réseau électrique). Il est par ailleurs calculé qu’en limitant l’injection des panneaux solaires sur le réseau, la perte de production générée n’est que de 3% en moyenne. Une proportion minime, qui ne doit pas alerter ni freiner les propriétaires dans leur élan en matière d’infrastructure solaire.

En conclusion, on mentionnera encore que, de manière générale, une utilisation classique de ses panneaux solaires permet de couvrir entre 15 à 30% de ses besoins énergétiques en autoconsommation. Cette proportion passe à une plus large fourchette - 30 à 70% - en optimisant l’utilisation de son installation, notamment par l’intermédiaire de solutions domotiques ainsi qu’en observant finement les heures correspondant aux pics de production. En outre, on notera aussi que les modèles des regroupements et communautés d’autoconsommateurs figurent parmi les pistes les plus pertinentes pour tendre un maximum vers l’autoconsommation.

En tant que source d'information, le blog de Romande Energie offre une diversité d'opinions sur des thèmes énergétiques variés. Rédigés en partie par des indépendants, les articles publiés ne représentent pas nécessairement la position de l'entreprise. Notre objectif consiste à diffuser des informations de natures différentes pour encourager une réflexion approfondie et promouvoir un dialogue ouvert au sein de notre communauté.