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« Voitures d’occasion : quelle retombée écologique ? »

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Grâce à une offre augmentée, les voitures d’occasion coûtent en moyenne 6% moins cher au premier semestre de 2023, selon le site d’étude des marchés Comparis. En France, l’Observatoire La Centrale constate la même tendance, avec une baisse de 1,75% enregistrée en 2023 (-12,81% pour les électriques et les hybrides). Les autos deuxième main sont-elles l’avenir ? Et si, pour économiser de l’énergie non renouvelable, on arrêtait de fabriquer des voitures neuves ? Le point avec Massimo Gonnella, porte-parole du Touring Club Suisse (TCS).

L'essentiel en trois points :

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Il est possible d'économiser environ l’équivalent de 10 tonnes de CO2 pour chaque voiture produite en moins.

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Les voitures d’occasion électriques ou répondant à la norme antipollution Euro6d sont les modèles les moins polluants.

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La limite de 118 grammes de CO2 produit par la combustion de 4,5 litres de diesel ou de 4,9 litres d'essence ne peut être respectée aujourd'hui que grâce aux voitures électriques.

Les voitures d'occasion sont-elles plus écologiques que les neuves ?

Cela dépend de nombreux paramètres différents. Les véhicules dotés des dernières technologies sont plus écologiques que les modèles plus anciens. Pour les véhicules du même type ou du même niveau de législation sur les gaz d'échappement, il importe peu que le véhicule soit neuf d'usine ou qu'il ait deux ou trois ans et soit d'occasion.

Les voitures électriques – neuves ou d’occasion – connaissent un succès exponentiel. Sommes-nous en route vers une démocratisation de la mobilité propre ?

Oui et non. Le bilan écologique de la voiture électrique est avantageux par rapport à celui du véhicule à combustion à partir d'environ 20'000 à 50'000 km de distance parcourue. La plus-value du véhicule électrique réside dans son exploitation et dans la production d'électricité. Pour la Suisse, celle-ci se situe entre 7,5 et 15 tonnes, soit environ la moitié des émissions pour la production du véhicule. Néanmoins, la production de la batterie s'ajoute à la production du véhicule, ce qui réduit quelque peu l'avantage de cette technologie dans l'ensemble.

Quelles sont les voitures d’occasion les moins polluantes en 2024 ?

Les voitures électriques sont complètement propres localement, à l'exception de l'usure des pneus et des freins (qu'elles soient anciennes ou neuves). Les voitures répondant à la norme antipollution Euro6d (obligatoire depuis le 1.1.2021 pour toutes les premières immatriculations) émettent en outre de faibles quantités de particules et d’oxydes d’azote.

Quelles sont les voitures à éviter ?

Les voitures diesel sans système de post-traitement des gaz d'échappement pour les particules ou les oxydes d'azote et les voitures à essence sans catalyseur sont par exemple très mal placées, car elles rejettent des quantités considérables de gaz d'échappement (particules, NOX, CO) dans l'environnement. Le filtre à particules est devenu obligatoire pour le diesel en 2009 ; le catalyseur dès 1989.

Donc toutes les voitures fabriquées après 2009 sont propres ?

D'une manière générale, on peut dire que les voitures sont devenues beaucoup plus propres au cours des dernières décennies. La consommation normalisée a également été réduite. De ce point de vue, les voitures neuves sont donc généralement plus écologiques que les voitures d'occasion. Et les voitures électriques sont plus écologiques que les voitures conventionnelles. Les véhicules qui ne reçoivent pas d'éco-étiquette ont tendance à être considérés comme non écologiques. Cependant, il y a parmi eux de nombreux véhicules de collection à valeur culturelle qui ne roulent que rarement et sont surtout utilisés lors d'occasions spéciales.

Qu’est-ce qui doit être amélioré ?

Il est possible d'économiser environ l’équivalent de 10 tonnes de CO2 pour chaque voiture produite en moins. Si l'on considère le bilan climatique pour l'ensemble du cycle de vie, il faut y ajouter les émissions dues à la production et au recyclage. La production et le recyclage d'une voiture conventionnelle génèrent environ 50 grammes par km pour un kilométrage de 200'000 km. Les émissions dues à l'exploitation et à la production de carburant sont environ 3 à 8 fois plus élevées. Il apparaît clairement que, pour les voitures conventionnelles, la charge environnementale la plus importante provient de l'exploitation.

Quelle est « la dose acceptable » de CO2 émise ?

Une estimation grossière est possible en regardant les émissions de substances nocives et les prescriptions en matière de gaz d'échappement. En Allemagne, les voitures de tourisme à moteur à essence sans catalyseur régulé (construites avant 1987) et les voitures diesel sans filtre à particules régulées (construites avant 2001), ne reçoivent pas d'étiquette verte. En France, la gradation est légèrement différente. Il est judicieux d'acheter une voiture qui n'émet pas plus de CO2 que la moyenne de tous les véhicules vendus (voire l’Indicateur d'environnement des émissions de CO2 des voitures de tourisme auprès de l’Office fédéral de la statistique).

Comment savoir quelle quantité de CO2 on émet réellement en roulant ?

D’une manière générale, les émissions de CO2 sont directement proportionnelles à la consommation de carburant. Pour une voiture qui consomme 5 litres de carburant aux 100 km, elle est d'environ 160 grammes par kilomètre. En 2020, la valeur cible du parc automobile suisse a été fixée à 118 grammes par kilomètre ; 118 grammes correspondent au CO2 produit par la combustion de 4,5 litres de diesel ou de 4,9 litres d'essence. Cette valeur s'applique à l'ensemble des voitures. Chaque importateur doit la garantir pour l'ensemble des voitures qu'il met en circulation. Des véhicules avec des valeurs plus élevées peuvent être compensées par des véhicules avec des valeurs plus faibles. Il convient de noter que la limite de 118 grammes ne peut être respectée aujourd'hui que grâce aux voitures électriques nouvellement mises en circulation, la valeur moyenne des voitures conventionnelles nouvellement mises en circulation étant supérieure à cette limite.

Un rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) dénonce la présence de vieilles voitures d'occasion sur les marchés de pays pauvres. L’Union européenne figure parmi les principaux exportateurs. Qu’en pensez-vous ?

D'une manière générale, on peut dire que les interdictions d'importation sont liées à la politique menée dans les pays concernés.

Les raisons principales suivantes sont mentionnées dans le rapport :

  • “Pollutant and climate emissions of used vehicles”: comme mentionné ci-dessus, les émissions de gaz d'échappement des voitures neuves ont été fortement réduites au cours des dernières décennies. Les gaz d'échappement réglementés sont toxiques et entraînent des conséquences sur la santé de la population, et donc des coûts consécutifs pour le système de santé. C'est pourquoi des valeurs limites pour ces polluants ont été définies et imposées par la voie légale. Les vieilles voitures ne peuvent plus les respecter et contribuent à la pollution de l'air à chaque heure d'utilisation supplémentaire. 
  • “The quality and safety of used vehicles”: les normes de sécurité et de qualité ont été massivement augmentées. Les ceintures de sécurité, l'ABS, les airbags, l'ESP, les assistants de freinage d'urgence, etc. réduisent le risque d'accident et augmentent considérablement la sécurité passive des occupants en cas de collision. Les vieilles voitures n'offrent pas cette sécurité, ce qui met en danger les occupants et les autres usagers de la route. 
  • “Energy consumption”: la consommation d'énergie et donc les émissions de CO2 des moteurs à combustion ont été réduites. Les vieilles voitures consomment plus d'énergie et émettent plus de CO2. Le changement climatique s'en trouve accéléré et des ressources précieuses sont consommées avec une faible efficacité. 
    “The costs to operate used vehicles”: souvent, l'utilisation d'une vieille voiture est plus chère que celle d'une voiture neuve. 

Que conseille le TCS aux conducteurs suisses ?

En l'état actuel de la technologie et à condition que l'électricité provienne de sources renouvelables, la propulsion électrique par batterie est la plus efficace sur le plan énergétique et celle qui produit le moins d'émissions de CO2 sur la durée de vie du véhicule.

Les voitures électriques ont le grand avantage de ne pas produire d'émissions locales lorsqu'elles sont en service et, à partir de 20 000 à 50 000 km environ, de produire globalement moins de CO2 et de gaz à effet de serre. Pour répartir l'impact environnemental de la production d'une voiture sur le plus grand nombre de kilomètres possible, la devise est donc de parcourir le plus de kilomètres possibles avec cette voiture. Cela vaut également pour les voitures électriques, et une voiture électrique d'occasion est donc plus respectueuse de l'environnement qu'une voiture neuve, tout comme une voiture conventionnelle d'occasion est plus respectueuse de l'environnement qu'une voiture neuve, selon cette réflexion. Comme mentionné plus haut, une voiture conventionnelle émet à peu près autant de CO2 sur 20'000 à 50'000 km d'utilisation que la production d'une voiture électrique neuve.

D'autres évolutions positives telles que la qualité, les gaz d'échappement, la sécurité, les coûts et la consommation d'énergie relativisent encore ces différentes considérations.

Pour aller plus loin…


En tant que source d'information, le blog de Romande Energie offre une diversité d'opinions sur des thèmes énergétiques variés. Rédigés en partie par des indépendants, les articles publiés ne représentent pas nécessairement la position de l'entreprise. Notre objectif consiste à diffuser des informations de natures différentes pour encourager une réflexion approfondie et promouvoir un dialogue ouvert au sein de notre communauté.

Sarah Zeines
Rédigé par Sarah Zeines · Journaliste indépendante

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